De 1900 à nos jours
19-10-2007

 

La population réunionnaise avait atteint les 182 637 habitants en 1926. La colonie vivota jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale. En 1945, La Réunion était pratiquement ruinée.

Le 19 mars 1946, près de 100 ans après la recommandation de Victor Schoelcher, l'Assemblée nationale française adopta la loi dite «de l'assimilation», qui transformait les «Quatre Vieilles» colonies (La Réunion, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane française) en départements français. Ainsi, l'île de La Réunion devint un département français d'outre-mer (DOM). Depuis cette époque, La Réunion est dotée d'un Conseil régional et d'un Conseil général. Tous les textes nationaux y sont applicables. Certaines adaptations ont toutefois été prévues par la loi. La Réunion comprend 24 communes et 47 cantons. Elle est représentée par cinq députés et trois sénateurs au Parlement français et par un conseiller au Conseil économique et social. La préfecture est située à Saint-Denis et trois sous-préfectures à Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Benoît.
Ce nouveau statut apporta une certaine richesse économique, mais la situation sociale ne s'est améliorée que progressivement, et ce, à travers une succession de nombreux conflits sociaux, surtout dans les années cinquante et soixante. En 1963, le gouvernement français créa le BUMIDOM, le Bureau des migrations des départements d'outre-mer, afin de soulager la région à la fois de l'accroissement démographique et de l'augmentation du chômage. À ce sujet, le départ annuel de quelques milliers de Réunionnais vers l'Hexagone, afin d'occuper des fonctions subalternes dans la fonction publique (PTT, hôpitaux, administrations diverses), a constitué une solution temporaire, sans que les problèmes de fond n'aient été abordés.
Française à part entière depuis la départementalisation (1946), la Réunion fait aussi partie de l'Union européenne depuis le traité de Rome (1957). Elle partage le statut de «Région ultrapériphérique» avec les Açores, les Canaries, Madère et les autres DOM. Ayant accès depuis 1975 au Fonds européen de développement régional (FEDER), au Fonds social européen (FSE) et au Fonds européen d'orientation et de garantie agricole (FEOGA-Orientation), elle bénéficie depuis 1989 du Programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité des Départements d'outre-mer (POSEIDOM).
Enfin, la France, au nom du département de La Réunion et de la Région-Réunion, a intégré la Commission de l'océan Indien en janvier 1986. Ainsi, La Réunion est devenue un acteur majeur de la coopération régionale qui s'effectue dans le cadre de la Commission de l'océan Indien (COI) avec les Seychelles, Madagascar, l'île Maurice et les Comores.
Enfin, certains politiciens réunionnais ont soumis au gouvernement français et à l'Assemblée nationale des propositions de bi-départementalisation de La Réunion. On espère ainsi remédier au déséquilibre entre le Nord et le Sud dans le département, les centres de décision étant actuellement concentrés autour du chef-lieu, Saint-Denis, au nord de l'île. Pour le moment, le gouvernement français rechigne à l'idée d'alourdir les structures administratives et d'augmenter le coût des dépenses publiques lors de la création éventuelle d'un second département.

 
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